L'HEROINE

La consommation de l'OPIUM (extrait de la capsule de Pavot par scarification) fut longtemps élitiste et l'apanage des artistes qui voyaient là des " PARADIS ARTIFICIELS ".

Puis l'HEROINE, aux effets beaucoup plus puissants et dévastateurs que l'OPIUM et la MORPHINE, une fois descendue dans la rue, a troqué son côté "muse" contre celui de "défonce".

Les explications sur l'image apparaissent automatiquement, sans cliquer.

L'héroïne se présente sous forme de poudre de couleur blanche, beige, grise ou brune selon sa provenance ou les produits de coupage utilisés.

LES MODES D'UTILISATION :

L'héroïne peut être absorbée par prise nasale (sniffée), fumée, et injectée (fix, shoot). Parfois les toxicomanes utilisent du jus de citron (acide citrique) ou du vinaigre pour rendre plus soluble le produit à injecter.

LES EFFETS :

L'absorption de l'héroïne, surtout lorsqu'elle est pratiquée par voie intraveineuse, provoque immédiatement une sensation brutale de plaisir intense, de bien-être (le flash) suivi d'une phase de détachement et de léthargie où le sujet plane (la planète) qui s'achève par le retour sur "terre" souvent désagréable (la descente). Rapidement s'installe, au bout de quelques prises, une dépendance très forte, physique et psychique et l'utilisateur éprouve ensuite les douloureux symptômes du manque dès qu'il ne réitère plus l'absorption d'héroïne. Ce mécanisme se conjugue avec l'établissement d'une tolérance importante qui le conduit à augmenter les doses pour essayer de retrouver des effets d'ampleur constante.

LA DOSE SUFFISANTE HIER, SERA TROP FAIBLE DEMAIN

Et si la Drogue comble en plus un vide existentiel assorti de difficultés relationnelles, alors tant qu'il y aura cela, il n'y aura rien d'autre, d'où l'expression populaire: "Si t'en fais ta vie, t'en fais ta mort." C'est une très mauvaise réponse à un vrai problème.

LE MANQUE : Il apparaît entre 6 et 12 heures après la dernière injection, et se fait cruellement ressentir pendant trois longs jours. Le toxicomane transpire et grelotte à la fois. Il est insomniaque, anxieux et devient agressif et violent. En l'absence de drogue dans l'organisme, les douleurs féroces qui étaient inhibées par l'héroïne (qui est un analgésique empêchant la transmission de la douleur) se font sentir, dans les dents, les reins, le ventre, les membres, et sont accompagnées de diarrhées et de vomissements. En conséquence, dès les premiers symptômes de manque, le toxicomane "accro" cherche sa dose salutaire. A ce stade, il ne se drogue plus pour le plaisir mais pour le DEPLAISIR du MANQUE.

LE CORPS ASSUJETTI SE VENGE DE SON MEPRIS

Notre organisme fabrique et diffuse naturellement une "substance" (endorphines, enképhalines...) qui atténue le message de la douleur capté par les neurones dans le cerveau. Ce message nous prévient généralement d'une blessure, d'une maladie... L'héroïne y ressemblant fortement dans sa composition, prend alors la place de cette "substance" au niveau cérébral, perturbant ainsi sa production. Tant qu'il y aura de l'héroïne à consommer (en Fix, sniff...), les neurones récepteurs seront comblés mais leurrés et diffuseront alors un message dans le genre "Je vais bien, tout va bien". L'héroïnomane planera dans sa "bulle", coupé du monde. Mais, quand le toxicomane est en pénurie d'héroïne et que la substance "anti-douleur" n'est plus présente dans son organisme (sa fabrication ayant été perturbée), il faut 3 ou 4 jours environ pour que son corps en produise à nouveau. Pendant ses 4 jours, sans antalgique, sans anti-douleur, le manque s'installe et le drogué souffre terriblement. Pour persuader le malade toxicomane à s'engager dans un processus de soins, il faut avant tout lui redonner confiance en lui-même et chercher le facteur déclenchant pouvant l'inciter à changer son mode de vie. Malheureusement, très souvent, il n'accepte de changer de comportement que lorsque le "prix à payer" est trop lourd.

LES CURES :

La sortie d'une démarche de toxicomanie est une démarche personnelle et volontaire.

ON NE SE SOIGNE PAS POUR LES AUTRES.

C'est un contrat moral de 2 ou 3 ans qui débute par une cure de sevrage. Le manque physique se soigne en quelques jours (5 à 12 jours selon les individus) pendant cette cure de sevrage. Le toxicomane n'a alors plus besoin physiologiquement de son produit. Mais, ensuite le plus difficile reste à faire. Lui retirer l'envie de sa tête. "Même si le corps n'appelle plus, l'esprit continue à hurler". Une psychothérapie est alors souvent nécessaire. Cette première phase de soins peut être suivie d'une post-cure, où le malade toxicomane vivra dans un "lieu de vie" avec des éducateurs et des ex-toxicomanes. Il apprendra à surmonter ses problèmes par la parole et non par la drogue, et à devenir autonome. Pour vaincre sa dépendance envers le produit, et au cours de sa démarche vers l'abstinence, un accompagnement lui sera nécessaire, mais il faudra veiller à ne pas engendrer alors une nouvelle soumission...(Gourou, secte ...) Une rechute est toujours possible, et même dans ce cas rien n'est perdu. Tant qu'il n'a pas compris pourquoi il en est arrivé là, il recommence le même parcours.

 

LES DANGERS :

Des dangers divers peuvent survenir et sont dûs aux modes d'administration et à l'affaiblissement général de l'organisme.

Les explications sur l'image apparaissent automatiquement, sans cliquer.

 

  • embolie gazeuse
  • hépatite à virus
  • septicémie
  • abcès veineux ou cutanés
  • tétanos
  • œdème du poumon
  • S.I.D.A

Le danger le plus grave que court le toxicomane à chaque injection est lié aux surdoses qui surviennent :

- chez les utilisateurs qui usent d'une chose dont ils ne connaissent pas la teneur en produit pur,

- chez ceux qui s'injectent, après une période de sevrage, une dose analogue à celle utilisée avant leur abstinence mais à laquelle ils ne sont pas plus habitués,

- chez les sujets en état de manque qui s'administrent une dose tolérable mais procèdent à l'injection de la totalité du produit trop rapidement.

Les surdoses peuvent provoquer : COMA et MORT par paralysie des fonctions respiratoires et cardiaques.

C'est l' OVER DOSE .

L'usager de drogues n'est pas chimiste et ne connaîtra jamais la composition exacte du produit qu'il achète. L'héroïne de rue est dosée à 5 ou 10 %. S'il change de dealer ou de quartier, il peut avoir de la poudre dosée à 20 % voire plus et s'injectera donc 3 ou 4 fois la dose habituelle. La qualité du produit de coupage utilisé (poudre quelconque, aspirine, médicaments) et sa quantité augmentent encore les risques d'accident. La "tolérance" qui l'oblige à prendre de plus en plus de drogue pour obtenir les mêmes effets, mène à l'escalade. Il peut "présumer" de sa résistance et alors dépasser le point de non-retour.

COMMENT RECONNAITRE :

Les signes physiques :

- Traces suspectes sur les bras... et présence de - seringue - cuillère - coton - citron...

- Démangeaisons sur tout le corps. A ce point là il n'y a pas de doute, c'est la gale ou l'héro

- Reniflement. (Impression de goutte au nez par tous les temps...)

- Diarrhée, lorsqu'il ou elle est en manque.

- Constipation chronique, lorsqu'il ou elle prend de l'héroïne.

- Perte de poids "il perd sa personnalité au fur et à mesure qu'il perd des Kilos" (10 à 15 kg)

- Myosis, pupille toute petite, en tête d'épingle.

Le comportement :

- Comportement en "dents de scie" : Morose, irritable, gai, anxieux

- Perte de motivation, d'enthousiasme, d'intérêt pour les choses autrefois importantes.

- Baisse de rendement et désintérêt scolaire ou professionnel, absentéisme.

- Besoin régulier et pressant d'argent (200 F la dose)

- Mensonges fréquents par soumission à la drogue et/ou à celui qui vend.

- Nouveaux amis et nombreux appels téléphoniques suivis de rendez-vous subits.

- Absence soudaine de communication (enfermement).

- Vocabulaire particulier : quépa, drépou, dre, plan, cassette, dépannage...

La réunion de plusieurs signes et détails ci dessus énumérés, constitue une sérieuse présomption,
et doit inciter à être vigilant.

Il faut alors se renseigner (après de son médecin de famille, d'intervenants en toxicomanie ou d'associations, éventuellement se faire aider), ne pas attendre et ne pas rompre le dialogue.

QUE FAIRE :

Les gestes qui sauvent: Appeler d'urgence le SAMU ou les pompiers. Si le malade a du mal à respirer, s'il s'endort, si sa peau devient bleuâtre, il aura besoin d'être réanimé par les secours (Ventilation, massage cardiaque). En attendant leur arrivée, l'allonger sur le côté en position latérale de sécurité, bouche ouverte, langue dégagée, visage incliné vers le sol pour éviter l'étouffement. Le stimuler par tout moyen, lui parler, le secouer pour éviter qu'il ne perde conscience. Ne rien donner à manger, ni à boire.

CONSEILS :

L'héroïnomane ne pense plus à préserver sa santé. La poudre occupe tout son esprit, il ne porte plus aucun intérêt pour son enveloppe charnelle et ne perçoit donc plus les signes de son délabrement physique.

Il faut lui rappeler constamment qu'il doit observer les règles élémentaires d'hygiène corporelle, avoir des rapports sexuels protégés, utiliser du matériel stérile, se faire vacciner, s'alimenter correctement et surtout se faire suivre médicalement.

Deux paquets ou "Képas", l'un en papier, l'autre en aluminium contenant une dose d'héroïne de 100 F ou de 200 F. Une dose appelée "Parachute" à cause de sa forme qui permet de la peser facilement à l'aide d'un peson. "Bonbonnes" thermosoudées rendues étanches (papier aluminium et film plastique) permettant une dissimulation dans la bouche. La pièce de 10 F ne correspond pas au prix. Elle est utilisée comme "échelle" pour vous permettre d'apprécier la taille des produits.

Retour à la liste "Képas" d'héroïne. La couleur de la drogue varie selon le mode de fabrication et les produits de coupage utilisés pour les "dealers". La pièce de 10 F ne correspond pas au prix. Elle est utilisée comme "échelle" pour vous permettre d'apprécier la taille des produits.

La pièce de 10 F ne correspond pas au prix. Elle est utilisée comme "échelle" pour vous permettre d'apprécier la taille des produits. "Képas" d'héroïne : petits paquets contenant une dose d'héroïne La pièce de 10 F ne correspond pas au prix. Elle est utilisée comme "échelle" pour vous permettre d'apprécier la taille des produits.